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Projet Lma L’opposition de la Confédération paysanne aux portes de l’Assemblée nationale pendant trois jours

Arrimés à leurs convictions, les militants de la confédération paysanne investissent pendant trois jours la place Edouard-Herriot pour manifester une nouvelle fois leur opposition au projet de loi de modernisation de l’agriculture, déplorant qu’il ne donne pas la priorité au revenu des agriculteurs. En ligne de mire, la contractualisation.

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André Bouchut, secréatire national CP et
 la vache du voyage pour Paris.
(© Terre-net Média)
« Trois jours pour réaffirmer nos exigences et nos attentes auprès des députés ! » Quelques heures avant la première séance de discussion du projet de loi de modernisation de l’agriculture, des militants de la Confédération paysanne ont décidé d’investir le quartier de l’Assemblée nationale pendant trois jours. Aux portes de la chambre des députés, ils ont installé une tente où se dérouleront des débats sur l’agriculture. Sur des stands, sont par ailleurs vendus des produits locaux « de qualité ». Sous les marronniers de la place Edouard-Herriot, ils ont parqué une vache, trois cochons mais aussi des poulets et des moutons.

Par leurs actions, ils veulent montrer une nouvelle fois, selon eux, le désastre auquel les a conduit la politique agricole de dérégulation de ces dernières années et la crise qui en découle. Avec comme symbole, celle du lait qui affecte l’ensemble des éleveurs européens. Des briques du lait étaient du reste distribuées aux députés à l’entrée de l’Assemblée nationale !

« Trente pour cent des agriculteurs veulent arrêter », assure André Bouchut, secrétaire nationale de la Confédération paysanne. « Nous comptions sur certains d’entre eux, au Rsa comme plus de trente mille autres, pour témoigner de la situation dans laquelle ils se trouvent. Mais leur pudeur les a conduits à renoncer à monter sur Paris ! »

Pour la Confédération, la Lma ne donne pas la priorité au revenu. Elle conduira à scinder en deux parties le monde paysan, séparant les « compétitifs » des « laissés pour compte ». Les premiers sont ceux avec lesquels les industriels sont prêts à contractualiser et qui, pour souscrire des contrats d’assurance, toucheront les aides publiques allouées. Les seconds sont à terme ceux dont l’activité agricole est rendue impossible. « Ceux là mêmes qui n’ont pas pu bénéficier des prêts du plan d’urgence Sarkozy compte tenu des critères requis », souligne Philippe Collin, porte parole. La contractualisation reste le cheval de bataille de la CP. « Elle ne réglera aucun problème, assure de son coté Yves Sauvaget. Le comportement des industriels de la filière lait de la semaine dernière, en apporte encore une fois la preuve ». « L’avis des agriculteurs ne compte pas. Pour preuve, le refus d’une meilleure représentativité syndicale dans les interprofessions où ils posnt peu représentés ! , toujours selon la CP.  

« L’avis des agriculteurs ne compte pas... »


Philippe Collin, porte parole de la CP (à gauche) et à ses cotés :
Noël Mamère et Yves Cochet, députés Verts venus apporter
leurs soutiens aux trois jours d'actions devant l'Assemblée nationale
contre la Lma (© Terre-net Média)
Les actions parisiennes de ses militants constituent une nouvelle opportunité de rappeler d’ici le 30 juin leurs oppositions sur de nombreux autres points du projet de loi de modernisation de l’agriculture : l’indexation de l’indice des fermages ou encore le développement de l’assurance risque par exemple. Ils ont reçu ce matin les soutiens d’Yves Cochet et de Noël Mamère, députés Verts et partisans de la première heure de la CP.

Ils s’engagent à représenter, lors des prochains débats parlementaires, leurs 60 amendements inspirés en partie par le syndicat de Bagnolet. « Car déposés, ils ont tous été refusés », déplore Yves Cochet. « La priorité du projet de loi de modernisation de l’agriculture n’est pas le revenu mais l’agriculture intensive, ajoute t-il. Pour preuve l’amendement Le Fur sur les installations classées ! C’est pourquoi nous allons nous battre en Assemblée ».

La Confédération paysanne compte par ailleurs être reçue par le président de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer et par d’autres parlementaires.

Porter la manifestation au niveau européen

Comme prévu, la troisième journée d’actions sera plutôt européenne. Les responsables de la CP s’attendent à être rejoints par des parlementaires européens. Car la loi votée pourrait donner le « La » aux nouvelles orientations de la Pac 2013 que la Confédération paysanne et ses amis européens combattent d’ores et déjà ouvertement. Mais demain, à Paris, il se peut que la CP se joigne à l’Apli (association des producteurs de lait indépendants) qui organise aussi, ce mardi 29 juin, des rassemblements sur la Lma et le lait dans les régions !

 

A lire aussi :

- Manifestations Apli, Opl, CP - 29, 30 juin et 1er juillet en France et devant l’Assemblée nationale

 

 

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